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concerto à quatre mains
27 mai 2020

ELLE et LUI, le jour est-il arrivé?

Ils ont passé de longues heures, des jours et des nuits à s’écrire, à échanger leurs pensées, leurs sourires, leurs envies.

Ensemble, ils ont donné naissance à « Elle et Lui ».

Le temps. Il était temps. Du moins le pensaient-ils chacun dans leur solitude.

Encore des lettres, des messages. Des conversations au téléphone.

Le jour arriva :

 

ELLE est là. ELLE va rentrer.

Plus d’échappatoire.

Un gros soupir et ELLE entre… Allez courage !

Pourvu qu’ELLE ne s’emmêle pas les pieds sur le tapis.

Pourvu… Et là un film qu’ELLE avait trouvé attendrissant, joli… un conte pour adultes.

Une comédie sans prétention mais qui fait remonter des tas de sensations.

L’histoire: Elle, belle geisha, oui … occasionnelle dirions-nous… ELLE a aussi envie de dire cela d’ELLE…

Comme pour se donner du courage.

Lui, un Pygmalion mûr et sûr. Sûr de ce qu’il sait, de ce qu’il a, de ce qu’il est…

Elle, sublime : Roberts était sublime. Richard Gere, séduisant bien sûr, surtout son regard, et son sourire qui ne s’ouvre pas complètement.

Sinon, non. En y pensant, il a une « beauté » un peu trop convenue, dessinée.

ELLE n’aime pas.

Et alors ? Là n’est pas le sujet.

Pourquoi pense-t-ELLE, là dans ce hall d’hôtel, à ce film… C’est vrai. ELLE a aimé quand Richard G. a emmenée Julia R. à l’opéra et que la voyant pleurer d’émotion, il a senti en lui cette bouffée.

Comme s’il était à l’origine de quelque chose qui naissait enfin, comme une source qui semblait tarie et qui venait là, couler, sans qu’elle en ait conscience.

ELLE a follement aimé ce passage. Et même ELLE a éprouvé des émotions doubles au même moment.

ELLE était "la" superbe Julia R., enfin ses émotions, pas « elle »,  qui pouvaient se déverser là. Et, ELLE était à la fois Richard G.

ELLE ressentait sa fierté à faire naître ces émotions, en avoir permis leur expression.

La sensation d’un artiste devant son oeuvre. Mais jamais finie, toujours à parfaire, à retoucher…

Re-toucher… Encore un gémissement.

Il faut qu’ELLE avance. Plus de faiblesses.

Mais pourquoi pensait-ELLE à cela maintenant ?

Une fulgurance.

ELLE sait : Sa voix. Sa musique.

Et ce n’est vraiment pas le moment qu’ELLE pleure ou que ses yeux semblent s’être noyés.

ELLE gémit intérieurement. Enfin, ELLE espère que c’est intérieurement. ELLE regarde devant ELLE.

IL lui a dit… vous viendrez à moi, Ma Salope.

Et ELLE, ni pute, ni soumise s’est rendue au rendez-vous.

IL lui a dit… je vous attendrai au bar.

Et ELLE savait que ce « je vous attendrai » voulait dire : « ne vous avisez pas, vous, de me faire attendre. »

ELLE allait obéir car ELLE ne pouvait résister à cette voix.

Rien que sa voix. ELLE lui était source de délices si charnels.

ELLE était sûre qu’IL savait en jouer.

Comme ELLE était sûre qu’à travers sa voix à ELLE, IL l’avait devinée.

ELLE se sentait « nue » et étrangement ELLE aimait ça.

Même si son esprit se rebellait encore. A le sentir régenter ses pensées à distance.

 

Là, ELLE se dirigeait vers ce bar d’hôtel.

ELLE ne savait ce qui l’attendait.

ELLE savait ses exigences. IL les lui avait fait connaître.

ELLE savait aussi qu’IL ne lui avait pas tout dit encore.

ELLE avait osé lui dire ce qu’ELLE n’accepterait pas.

Pas très certaine d'ailleurs d'avoir envie de refuser quoi que ce soit...

LUI a fait comme s’IL n’entendait pas.

Mais ELLE sait que pour certaines choses, ELLE tiendra bon...enfin elle aime à se rassurer ainsi.

A moins qu’IL ne lui fasse subir un envoûtement.

Crainte et désirs mêlés, ELLE allait.

 

De plus, s’IL lui avait dit tout de ses exigences à LUI.

ELLE ne sait même pas ce qui lui plaît en ELLE.

Il n’a daigné lui dire. Et cette incertitude le lui ferait détester presque.

Après tout, ELLE n’en sera quitte… de quoi ?

ELLE le désire tellement.

Tout lui plaît déjà en LUI.

Ses « je le veux », impérieux.

Et ses aveux qui ne veulent pas en être.

Ses « ma petite fille » semés incidemment,

Ses « ma sublime salope » claquant comme des coups des fouets sur ses reins.

Et qui la faisaient mouiller à ne plus savoir comment étancher ce désir.

Ses aveux faits comme à contre cœur quand , les premiers temps,  où tout avait basculé,

ELLE lui répétait qu’ELLE était partout avec LUI, moments futiles ou importants ou très intimes.

IL lui a dit qu’IL en était troublé.

Au travers de leurs échanges, malgré ELLE, ELLE s’est entendue gémir. ELLE a aimé qu’IL sorte cela d’ELLE.

De cette façon, de cette voix.

ELLE jouissait de ses mots, de ses silences où ELLE ne savait plus si ELLE allait en mourir ou si ELLE allait en renaître.

 Et alors, ELLE a pleuré, ELLE n’a pu empêcher ses larmes de jaillir, ELLE a joui de ses larmes en se disant, en s’avouant :

« J’ai aimé. Le jeu. Les regards.

Le genre de regard qui dit.

Et puis le sourire.

Les yeux qui voulant attraper, je ne sais quel mot… qu’il connaissait déjà.

Si ce n’était le lieu… j’aurais aimé jouer longtemps…  à prendre ses mains.

Les mettre sur ma bouche. J’aurais tant voulu qu’elles viennent sur ma nuque et m’ordonner silencieusement de m’agenouiller.

J’aurais voulu aussi encore jouer.

Il m’horripile car il semble connaître avant que je n’exprime, ce que je ressens.

Son sourire entendu, légèrement moqueur. Comme s’il me disait : c’est cela, joue, joue.

A moins qu’il ne vérifie avec moi ce qu’il a déjà pressenti ou vérifié chez d’autres ?

J’y songeais. A chaque sourire. Je déteste délicieusement.

A chaque mot qu’il allait chercher dans l’espace sans que ses yeux ne rencontrent les miens.

Si ce n’était LUI, je l’aurais déjà fait griller, retourné et retourné encore. Mais ce regard.

Le regard des hommes, flatteur. Celui qui regarde au fond des yeux.

Celui qui va chercher autre chose que simplement une peau sur laquelle se rassurer.

Un pont entre deux pensées, deux désirs, deux attentes qui s’épousent dans l’espace avant que de se joindre du bout des doigts.

Oui, ça, ça me transporte, me fait vouloir aller plus loin, encore plus loin.

Qu’il ose, mais qu’il ose donc !

Je lui en veux de ne pas oser. »

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Commentaires
I
Elle a aimé le jeu mais qui n'aimerait pas jouer de cette façon?
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M
jour après jour je passe en catimini rêvasser sur vos textes sans savoir si moi je pourrais oser. Merci de nous offrir ces belles pages pleines de sensualité
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