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concerto à quatre mains
29 mai 2020

ELLE et LUI, histoire d'une histoire

IL l’a regardée, IL la trouve touchante, les yeux fermés, IL comprend qu’ELLE se débat contre elle-même, contre son attirance…

« Tu es belle quand tu luttes contre toi-même, je ne te cacherai pas mon émotion de te voir enivrée de désirs ; je te le confie, rien qu’à toi, le désir m’enivre aussi, ne l’as-tu pas senti ? »

Son tutoiement, son regard en prononçant ces quelques mots, la plonge dans un délicieux abîme d’exaltation ; ELLE prend une nouvelle fois conscience que sa sensualité est autant excitée que sa cérébralité.

« Ce tutoiement soudain me fait chaud au cœur… Depuis le temps que nous nous connaissons, je veux dire, depuis tous ces jours et ces jours et ces nuits où nous nous écrivons, où nous nous parlons, c’est la première fois… Non, ce n’est pas tout à fait exact… Moi, je vous ai déjà tutoyé, dans mes pensées…»

« Il y a toujours une première fois à tout… Excusez-moi quelques minutes… » dit-il en posant quelques billets sur la table.

IL s’extraie du fauteuil en lui souriant légèrement, ELLE le regarde, ELLE s’aperçoit que, le voyant de dos, sa carrure est plus imposante qu’ELLE ne le pensait. Mais que va-t-il faire ?

Peut-être une envie pressante, comme celle qu’ELLE éprouve depuis un petit moment, mais non, ELLE le voit parler au maître d’hôtel.  Pourquoi a-t-IL payé ? S’IL partait sans un mot ?

Lui aurait-ELLE déplu ? A-t-IL vu en ELLE, une femme désemparée, une femelle affolée ?

ELLE ne veut pas avoir l’air de regarder… mais ELLE ne peut s’empêcher d’épier. ELLE le voit mettre la main à l’intérieur de sa veste… Flûte, pense-t-ELLE, pourquoi se tourne-t-il ?

A présent, ELLE ne le voit plus. ELLE a vraiment envie de faire pipi, mais ELLE n’ose pas ; s’IL revenait entretemps et qu’IL pense qu’ELLE est partie.

Surtout pas. ELLE serre mécaniquement les cuisses, ELLE sent à quel point cet homme la trouble.

A-t-ELLE eu tort de ne pas lui donner sa petite culotte ?

ELLE mourait d’envie d’oser le faire, tout au fond d’ELLE-même assez fière d’arborer une culotte trempée.

« J’ai des envies de Lui… comme jamais. Tout avoir de Lui.

Et qu’IL possède tout de mon corps, de mon être.

Je suis folle ?

J’aime et j’ai peur de ces sensations, impression de bientôt exploser de sensualité…

mon corps se tend, mes muscles deviennent presque douloureux,

mes seins  gonflent légèrement et leurs pointes sont ultra-sensibles. 

Je sens cette émotion, cette excitation envahir mon corps tout entier et entre mes cuisses, une douce moiteur. J’ai envie de pleurer. »

ELLE s’est enfuie dans ses pensées, les yeux fermés, les cuisses serrées à en avoir mal aux muscles, ELLE ne l’a pas vu revenir, c’est la chaleur incandescente de sa main sur sa joue qui la tire de sa rêverie.

IL est tout près d’ELLE, au-dessus d’ELLE, ses yeux sourient, ELLE ne peut s’empêcher de poser sa main sur la sienne et de la presser contre sa joue.

« J’espère que vous ne m’en voulez pas de vous avoir laissée seule, j’avais quelque chose à régler.  Qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous pensé durant ma brève absence ? »

IL se penche vers ELLE, pose son autre main sur l’autre joue, la caresse furtivement, puis se rassoit, en continuant de tenir sa main ; à nouveau, ce baiser délicat sur le bout de ses doigts, mais, là, ELLE sent sa langue effleurer ses doigts…

Fulgurant arc électrique.

Qui se propage jusqu’à son sexe en une milliseconde.

ELLE frissonne.

« Mais, vous, qu’avez-vous fait ? Vous avez payé, j’ai craint que vous ne partiez.

Je vous ai observé, discutant avec le maître d’hôtel. Et puis…

Et puis, j’ai repensé à l’effet que ça m’a fait que vous me tutoyez.

Ce qu’il y a entre nous…enfin, ce qui pourrait exister entre nous… »

« Non, tu as raison : ce qu’il y a entre nous.

Car il y a. Quoi, je ne sais au juste.

Mais il y a de toute évidence une attirance.

Ne soyons pas hypocrites, d’accord ?

Une sorte d’osmose cérébrale étonnante, et depuis le début ou presque.

On ne s’était jamais vraiment vu. Pas de photo.

Une vague description en forme d’anthropométrie désagréable !

Désagréable mais habituelle. »

« C’est ce que j’ai aussi ressenti très tôt.

Notre cérébralité exacerbée, à l’un et à l’autre.

Tellement proche, tellement imbriquée à notre sensualité, en tout cas à la mienne.

Bien sûr, j’ai essayé de faire un dessin, de mettre une image, de « visionner » cet homme qui m’attirait.

M’interroger sur la mystérieuse alchimie des épidermes.

Je vous savais grand mais grand comment ? Large d’épaules mais large comment ?

Quel regard dans vos yeux marron-vert ? »

« Je suis d’accord sur cette espèce de résumé ! »

« Mais vous ne m’avez pas dit ce que vous avez fait, ce que vous avez manigancé avec le maître d’hôtel. Puis, à un moment, vous avez disparu quelques minutes.

Là, j’ai eu peur, peur que vous vous soyez ravisé, que vous m’ayez jugée… pas à votre goût… »

« Primo, je ne vous ai pas encore goûtée…je ne puis donc dire… Non, taisez-vous…

J’ai demandé au maître d’hôtel s’il se plaisait ici, s’il était content de son travail…

Oui, vous avez raison, je vous taquine. Et j’aime cela. Taquinerie n’est pas moquerie.

Mais, dis-moi, tu ne m’as pas répondu tout à l’heure, as-tu faim ? »

« Oui… Je ne vous l’ai pas dit, mais je l’ai pensé tellement fort… 

Mais qu’avez-vous fait pendant ces dix minutes où vous m’avez laissée seule ?»

« Vous aviez faim…tu as faim…moi aussi…je m’en suis occupé… et ai demandé au maître d’hôtel de tout organiser. Puis il m’a fallu passer un ou deux appels, décommander des rendez-vous.

Puis, il m’a fallu aussi, urgemment, me rendre aux toilettes…

Là, j’ai eu une pensée prégnante, insidieuse… repensant à ta demande… J’ai ri tout seul ! »

« Pourquoi rire ??? »

« Parce que je suis certain que tu as eu des pensées semblables… probablement, toi aussi, une envie de pipi, probablement la sensation de ta petite culotte… certainement pas dans un plus bel état que mon boxer… que j’ai failli… »

« Ah… un boxer ? Pas un slip ? »

« Viens… allons déjeuner… dans l’intimité… un petit repas nous attend …dans une chambre… »

Il se lève, attrape son manteau et son sac puis la prend par la main et l’entraîne ; ils traversent le bar, quelques regards les suivent.

« J’aime beaucoup ce bar, ses profonds fauteuils en cuir, c’est très « british » ; vous êtes un habitué des lieux ? »

« Rares sont les bars des grands hôtels aussi agréables aujourd’hui, calmes et à l’ambiance feutrée, discrète. Fut une époque où je donnais volontiers des rendez-vous. »

« Des rendez-vous coquins, séducteur que vous êtes… »

IL la regarde, souriant, lui serre la main un peu plus.

« J’ai été homme avant de vous connaître, tout comme vous fûtes femme avant que j’apparaisse. Être jaloux du passé est un poison.

Mais si tu veux le savoir, si j’ai souvent visité ce bar, je n’ai jamais utilisé les chambres…

Nous allons les découvrir ensemble… »

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