Aventure extra-ordinaire -Suite 3
« Tu ne dois jamais, entre nous, te sentir gênée de quoi que ce soit, de ce que tu ressens… »
« Beau parleur ! Je te reconnais bien là… Toi non plus, tu ne devrais pas être gêné…
Et donc, tu ne devrais pas hésiter à te déshabiller pour moi, devant moi…
Tu ne devrais pas plus éprouver de la gêne, de la retenue, quand je t’accompagnerai pour la douche que tu désires. »
Je me rends subitement compte du chemin incroyable que Sophie a parcouru depuis que nous nous sommes croisés.
Elle a pris de l’assurance, elle sait maintenant contourner sa timidité naturelle.
Au fond de moi, je suis ravi qu’elle sache, qu’elle ait envie de jauger jusqu’où elle peut aller,
de me provoquer, d’entrer dans la danse de ce qui a été jusqu’à aujourd’hui désirs éthérés, fantasmes littéraires.
« Quand j'aurai exploré tes parfums et que tu auras su me sentir, alors nous viendra l'eau à la bouche.
D'une langue impatiente et délicate, je chercherai les sels capricieux de ta peau, les sucs secrets de ton corps, les sèves les plus rares, celles capables de me troubler par leur subtilité.
Tes saveurs féminines taquineront mes papilles et je croirai alors goûter à la félicité. »
« Tu essaies une fois encore de m’envoûter avec tes paroles et tu y arrives souvent, trop souvent.
Et je reconnais que j’aime ça, et même j’adore.
Mais, là, maintenant, pour cette rencontre tant attendue et tu sais bien que je la désirais follement, eh bien, je ne vais pas te laisser m’endormir …
c’est idiot car bien loin de m’endormir, tes mots m’éveillent toujours follement ! Que fais-tu avec mon miroir ? »
Pendant qu’elle parle, je déplace la lourde psyché en la faisant glisser, je l’approche du canapé dans lequel Sophie est assise et l’oriente face à elle. Puis je m’assois à côté d’elle
« Une envie subite de contempler ton reflet, comme si je voulais me protéger des ondes de ton corps. Décroise les jambes, rejette les pans de ton kimono, j’ai envie que mes yeux découvrent ta nudité dans ce miroir. »
« Tu es fou, tu es merveilleusement romantique, tu es d’une perversité exquise, tu me troubles… »
Nos regards se croisent dans le miroir.
Je perçois sa respiration et contemple le reflet des frémissements de sa poitrine.
Sans nous quitter des yeux, je sens sa main saisir la mienne. Ses doigts glissent entre les miens.
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