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concerto à quatre mains
30 mai 2020

ELLE et LUI, acte 1

Flashback LUI :

IL se rappelle en un éclair leurs conversations, leurs échanges de messages, leurs confidences, comme si c’était hier ou ce matin.

Ne lui avait-il pas dit que pour lui, il n'y a pas d'heures pour les caresses gratuites, ni de lieux. Elles peuvent se donner du matin au soir et du soir au petit matin, debout, assis, nu, demi-nu, habillé, dans la cuisine, le salon, en voiture, dans le jardin, dans les bois.

C'est une manifestation semi-permanente qui file et se faufile tous les jours et les nuits, témoignant l'attachement et entretenant le désir.

C'est la seule joie que l'on peut s'offrir quelle que soit notre fortune. Et sans doute un des rares moments de confiance, confidence et détente.

                                                                            * * * * * * * * * *

IL sort une cigarette, en mâchouille le filtre, ne sachant comment lui dire son envie de tendresse mais aussi cette espèce de déception qui s’est glissée en Lui sans qu’IL le veuille.

Quant à ELLE, tout à la fois triste et furieuse, ELLE est passée côté salle de bains, ne pouvant s’empêcher de trouver excitante la contiguïté avec la chambre, étonnée par cette pensée ; en regardant les grandes plantes vertes, ELLE baisse sa culotte en vitesse et fait pipi les cuisses ouvertes, ce pipi qu’ELLE ne voulait pas faire avec Lui à côté… La position, le bruit inévitable… ELLE pense à Lui, sur le balcon ; que peut-il penser ? ELLE enlève complètement sa culotte, apercevant à quel point ELLE l’a mouillée, la jette dans le lavabo, manque sa cible.

 

 Yin

Flashback ELLE :

Combien de fois, que ce fut le soir, en journée, en pleine nuit, avait-elle imaginé leur rencontre, leurs folies ? ELLE se rappelle cette exaltation permanente, cette excitation de tous ses sens, quand ELLE le lisait, quand ELLE Lui écrivait, quand ELLE n’osait Lui écrire tout ce qui lui passait par les tripes.

Combien de fois cette attente qu’ELLE avait de Lui...
Ses cuisses qui se serraient,
Son ventre qui se tordait.

Combien de fois avait-ELLE désiré, attendu, fantasmé en imaginant qu’IL la déculotte doucement, ou vivement, qu’IL découvre son excitation, ce qui lui avait fait peur tout à l’heure ?

                                                                                          * * * * * * * * *

ELLE s’en veut de sa réaction. Mais ELLE lui en veut aussi d’avoir réagi en se drapant dans une espèce de vexation.

Quelle aurait été sa réaction à Lui si ELLE avait voulu le regarder faire pipi ? Alors…

ELLE s’essuie distraitement, se passe les mains sous l’eau, ramasse sa culotte, la respire comme Isabelle Huppert toute jeune dans ce film dont elle ne se rappelle pas le titre, puis ELLE va la cacher dans son sac.

ELLE repasse côté chambre, étourdie par ce qu’IL avait préparé, ELLE se sent émue de tant d’égards, de délicatesse. ELLE va prendre la rose avec laquelle IL l’avait caressée. Quel geste surprenant, inattendu.

ELLE monte sur le balcon. IL est penché, accoudé à la balustre du balcon.

ELLE se met derrière Lui, se colle contre son corps, passant ses bras autour de sa taille, tenant la rose d’une main.

IL ne bouge pas d’un souffle, reste immobile, continuant à fumer.

« Je ne voulais pas te faire de peine. Je ne veux pas que tu penses que je n’ai pas confiance. »

IL ne dit rien, ELLE sent qu’il prend une interminable respiration, son torse, son ventre se gonflent lentement. ELLE se sert plus contre lui, colle son ventre à ses fesses, essayant de refermer ses bras.

« J’ai été follement émue en découvrant cette chambre magnifique, tout ce que tu avais fait préparer pour moi, pour nous.

Respire la rose que tu m’as offerte, celle avec laquelle tu as caressé mon visage, celle qui t’a piqué pour m’offrir ta goutte de sang. »

rose

IL se contrôle, tente de se contrôler, en se concentrant sur sa respiration, comme IL le faisait depuis longtemps aux moments d’émotion ou de colère. Mais IL peine à ne pas réagir en sentant son ventre plaqué contre ses fesses, d’autant qu’ELLE ondule doucement en lui passant la rose devant son visage.

« C’est toi qui me parlais de nos cinq sens, un jour, te rappelles-tu ? Sens la rose que tu m’as offerte, sers-toi de ton ouïe pour écouter ma voix, sens mon ventre qui te touche aussi totalement que mes mains, ne ferme pas les yeux comme tu me l’as demandé mais laisse ta vue contempler mon émotion si tu daignes te retourner. »

ELLE caresse ses fesses de son ventre, ELLE lui donne de petits coups presque imperceptibles. ELLE a repris la rose qu’ELLE a placée entre ses dents. Ses mains caressent son ventre qu’ELLE sent tendu. La rose tombe entre eux quand ELLE parle :

« Mon tourmenteur, mon ami, mon séducteur, mon joueur subtil et pervers, durant des jours et des nuits et des semaines, j’ai été aimantée par l’homme que le hasard avait mis sur mon chemin. Vous m’avez fait passer des nuits blanches à lire et relire tes lettres  et je les ai toutes imprimées pour pouvoir m’en rassasier et retrouver à tout moment l’exaltation qu’elles me procurent. Cela forme comme un petit livre… Je l’ai dans mon sac !

Là, maintenant, sens mon ventre claquer tes fesses, comme si je voulais te prendre. Pourquoi n’ai-je pas un phallus pour te prendre ?

Depuis nos premiers échanges j’ai aimé infiniment ton style. Tu écris merveilleusement bien.

J’aime encore plus cette élégante impudeur avec laquelle tu abordais l’érotisme.

Je ne suis pas bégueule, je n’ai rien d’une oie blanche… même s’il m’arrivait d’être étourdie, abasourdie par les frontières que tu me faisais franchir dans mon érotisme, étourdie par les désirs que tu savais susciter en moi. Je ne t’ai jamais menti… mais parfois, je ne t’ai pas tout dit de l’émotion incroyable dans laquelle me plongeait tes désirs. Je ne t’ai pas menti, jamais, bien que je ne t’aie pas avoué combien il m’est arrivé de fantasmer… et tu sais bien que c’est un mot que je n’aime pas, tout comme toi.

J’ai pensé à VOUS... tout à l’heure… j’ai pleuré quand vous avez tourné les talons… j’ai pensé à VOUS, j’ai eu envie de VOUS, follement, en faisant pipi, je VOUS en ai terriblement voulu de n’avoir pas senti ou pas compris que je ne suis peut-être pas aussi libérée que j’ai voulu vous le faire croire. Je me vengerai !!!

Arrête de me tourner le dos, regarde-moi… Je viens vers toi car j’ai envie de toi, j’ai envie de NOUS, je ne sais pas comment. Je suis mariée et TOI aussi et je m’en fous. Tu es un homme fort, exigeant, tu ne fais guère de concessions, jamais.

Mais je connais aussi la tendresse qui t’habite, je la connais parce que je l’ai sentie, parce qu’elle m’enveloppait par tes mots, parce que je l’ai vue dans tes yeux quand nous étions au bar. Accepte-moi avec mes pudeurs, avec mon inexpérience peut-être, apprends-moi à ne plus avoir de pudeur avec TOI, pour TOI et NOUS. »

 fem multiple

 

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Commentaires
B
moi non plus je ne suis pas bégueule, ça m'empêche pas de rougir
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