ELLE et LUI Acte 6 Scène 2
« Comment peux-tu deviner mes réactions, mes sensations ? Mais qui donc es-tu vraiment pour savoir comment je réagis, comment je réagirai ? Tu me vois depuis quelques heures et tu devines les secrets de mon esprit, de mon âme. Cela doit venir de la multitude de femmes que tu as conquises dans ta vie de séducteur.
N’arrête pas de m’embrasser, partout, mes yeux, mon nez, mes lèvres, mes mains…
Je voudrais ne pas bouger, et que tu ne bouges pas non plus. Conserver la sensation de mon corps entravé par le tien. »
« Ah… si Dieu avait su dans quelles affres il allait plonger l’homme en créant la Femme !
Femme en dentelle, femme en taffetas, femme voilée, femme du bout du monde,
femme du monde entier, femme objet, femme battue, femme abandonnée,
femme nue, femme en robe du soir, femme fessée, femme aimée,
femme portée aux nues, femme respectée,
femme d'un homme ou de deux ou de trois, femme maman, femme mariée, femme libre,
femme maîtresse, femme seule, femme facile, femme complexe,
femme forte et fragile à la fois… »
« Tu ne peux savoir à quel point j’aime avaler ton souffle quand tu me parles bouche à bouche, c’est comme si tu faisais la respiration artificielle à tout mon être... »
« J’ai toujours ressenti le baiser comme la caresse la plus intime qui puisse exister. »
Prise dans le tournoiement de ses émotions, ELLE ferme les yeux, les lèvres rivées à sa bouche.
ELLE se rappelle ce qu’IL lui avait écrit un jour, à propos de la Callas chantant la Tosca : vivre d’art et d’amour pourrait être l’un de ses rêves, mais ELLE sait qu’il bien difficile de le réaliser.
Amoureuse est tout de même l’un de ses états rêvés favoris, sans aucun doute.
Qui le sait ? Son ange le sait !
ELLE, ELLE et Lui, aile de son ange qui la poursuit. ELLE sous son aile, ELLE se rêve à Lui.
ELLE a tant espéré trouver celui qui, de sa force puisse la prendre dans le sens propre comme au figuré,
celui qui réussira à la capturer et la transformer en une divine déesse du plaisir inavoué.
Lui ! Il est là, qui de ses mots enflamme son âme, mettant le feu à son corps, la transformant par là-même en une déesse d’amour.
Des mots divinement puissants transformant son antre en une fontaine d’eau claire et désaltérante…
ELLE a tellement chaviré lorsqu’il but à son calice tout à l’heure, lui offrant son premier plaisir total.
« Où tes pensées te mènent ? J’ai senti que tu partais en rêveries ? En souvenirs ? »
« Elles me mènent seulement vers toi.
Mon corps n’attend que toi
Mes fantasmes se nourrissent de tes doigts.
Paroles aux saveurs de promesses
Je n’attends que Toi !
À tes caresses je me brûlerai
À tes frôlements je réagirai
À tes attentes je répondrai
Tes exigences je les fais mienne
Je m’embraserai à tes mots
Je supplierai « consomme-moi »
J’oserai mes désirs
Ton doigt se posera sur moi
Il caressera ma peau blanche
Il cherchera mes vallons
Il parcourra mes sillons
Je serai à Toi
Je ferai tomber ma garde
Ton doigt m’arrachera un cri
Ton doigt se fondra en moi
Je me perdrai par toi
Tu retrouveras la femme
Dans les profondeurs de mon corps
Tu la feras tienne
Dans une jouissance ultime
Donne-moi ! Donne-moi Toi, tout Toi. »
« Pourquoi parles-tu soudain au futur ? Ne crois-tu pas au présent ?
Notre présent qui sera aussi notre futur ?
« Parce que j’ai peur. Peur de moi bien sûr. Mais surtout peur de toi. Et puis peut-être par une sorte de superstition un peu sotte.
Peur d’être poursuivie par des envies, qu’elles soient douces ou folles et peur que tu ne les partages plus.
Tu sais, non tu ne le sais pas, je ne te l’ai pas dit…mais ta dangereuse et redoutable intuition…enfin, bref…
Si je devais choisir entre jouir d'une verge sans le plaisir extrême de la complicité, sans la douceur des caresses et le non jouir,
mais avoir toute cette douceur, ses regards, ces baisers, eh bien mon choix est fait…
Je me passerai de jouir si tu m’entoures de ta tendresse rêvée. »
« Chère petite hypocrite… N’as-tu pas joui depuis que nous avons pénétré cette chambrette ?
N’avais-tu pas commencé à jouir déjà quand nous trinquions au bar ? »
ELLE se sert encore un peu plus contre lui, ses mains creusent ses reins tant son exaltation sensuelle est au paroxysme.
ELLE est si étonnée de se sentir au bord de la jouissance dès qu’ELLE est contre lui, dès qu’IL la touche.
« Je me rêve une fée aux pouvoirs érotiques démesurés !
T’inoculer le désir qui t'habiterait et te tenaillerait jour et nuit,
et ferait que tu n'aies plus qu'une pensée, plus qu'un désir... sentir ma peau mettre le feu à la tienne...
enserrer mes seins dans tes mains... mordre leurs pointes dressées... glisser ta langue dans mon sexe qui t'appelle...
Gémir sous la caresse de ton doigt qui fouille… mes entrailles...!
Oh, que j'aimerais voir dans tes yeux que tu me trouves belle...
et y voir toujours, non seulement du désir, mais de la tendresse…et encore plus de désirs !
Si je n’étais pas été séduite par ton mental, ta cérébralité puis maintenant par ton regard,
si ta voix ne me faisait pas frissonner et mouiller je ne pourrais pas être attirée comme je le suis par nos joutes érotiques,
je ne pourrais pas éprouver ce plaisir intense à caresser ta queue et mater ton cul…
J’espère que tu sens que m’est douce la sensation de t’appartenir, mon corps, mon cœur, mon cul, tous mes espoirs…
autant que j’espère que tu m’appartiendras.
Parce que je suis d’abord sous l’emprise de ton mental, de ta culture, de ta sensibilité extrême.
Toi, mon tourmenteur cruel, il y a des heures et des heures que je veux ta queue…
tu t’es échappé, tu as repoussé le moment, tu as joué avec mes envies…
Je veux ta queue, je veux ton élixir, je veux te faire jouir…Maintenant…Ton foutre…»
Quelques secondes sans que rien ne se passe, juste sa respiration intense…
« Je te veux, maintenant, toi et ta pudeur, toi et tes envies, je nous veux, toi et moi, dans le plaisir fou,
je veux te prendre et jouir de te posséder comme je n’ai jamais possédé un homme.
Alors, s’il te plaît, laisse mes envies t’environner, laisse-moi exprimer par mes gestes,
par mes caresses ce que ma tendresse, ma sensualité m’inspirent… »
IL est surpris par le ton de sa voix contre sa bouche, par les tressaillements qui la parcourent, par la force de ses mains sur ses reins.
IL ne dit rien, ne sachant quels mots pourraient transcrire son émotion autant que les envies qu’ELLE lui a instillées.
« Je veux te sentir décoller sous mes caresses, je veux découvrir sur toi, avec toi, l’amante que je brûle d’être pour toi. Et je voudrais que tu m’accompagnes de ta voix si envoûtante, comme tout à l’heure, et que tu dises ce que je te fais… Allonge-toi…»
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