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concerto à quatre mains
27 juin 2020

Parenthèses

La vie est souvent constituée d’une succession de parenthèses qui s’ouvrent, se referment.
Juste avant qu’une nouvelle prenne la suite… pour un temps…court ou long.

Je ne la connais pas mais je la connais par cœur.

                                                                                              capture10 (Copier)

 

Et je sais qu’elle aussi ne me méconnaît pas.
Je sais que le temps lui semble long.
Le silence envahit son appartement, une lumière résiste à la clarté du jour.
Son écran de PC est resté allumé.
C’est ainsi tous les jours, ami fidèle des bons comme des mauvais jours.
Rituel accompli, elle s’installe devant son écran.
Elle va lire les sourires des uns et le malheur des autres, de sites en sites, de blogs en blogs.
Elle m’a dit qu’elle avait besoin de papillonner pour s’extraire de ce que, moi, j’écris.
Son temps est ainsi fait, de ses joies, de ses peines, de ses envies, de rêves aussi.

A travers ses récits, à travers les images, elle refait son histoire, juste le temps d’une pause.

Soudain, un jour, contre toute attente, le téléphone la sortit de son silence.
Une voix masculine (la mienne !) provoqua en elle une vive émotion. Du moins, me le dit-elle.
Cette voix profonde et chaude, complice de moments ordinaires et intimes déclencha en elle un tourbillon d’images.

Et elle n’eut de cesse que je la rappelle et la rappelle encore.

Les secondes s’égrènent lentement, la mémoire remonte le passé, et le temps ralentit son passage.
Hier redevient présent.
J’aimais à lui redire, elle aimait à m’écouter, s’amusait même à me faire répéter.
Et surtout mes mots de tendresse, mes mots de désirs.
Nos rires résonnaient comme l’écho des montagnes.

Et j’entendais parfois à mon oreille qu’elle trouvait la jouissance en entendant mes mots.
Parfois aussi, m’avait-elle confié, elle plongeait dans le plaisir en lisant mes lettres.
J’avais senti qu’elle aimait me dire comment elle s’était donné son plaisir.
Nous aimions nos désirs mutuels qui se complétaient.
Parfois nous oubliions la distance, nous en oubliions l’absence.
Comme on s’arrête sur une image, la vie s’est arrêtée aux souvenirs partagés.

Nous avons gardé dans nos coeurs ces souvenirs qui ne sont pas encore écrits mais qui ne s’effaceront jamais.
Hantés par le désir que nous avons eu l’un de l’autre, privés de plaisirs parallèles, traversés par les mêmes envies, nous avons conjugué un lendemain heureux.
Un échange où tous les mots sont permis, où toutes les envies sont bienvenues car, jamais, n’exista une telle osmose érotique qu’entre nous deux,
malgré la folie apparente de nos pulsions, où chacun laisse divaguer son esprit au risque de ne voir s’écouler les minutes.

Mais la barrière du temps ironique et cruelle suspend notre « entre-deux ».
Elle passe devant la glace et se regarde.
Son imagination fait corps avec l’image qu’elle lui renvoie.
De ses deux mains elle coiffe ses cheveux, lentement elle les démêle.
Sa nuque est dégagée, elle sent les baisers passés que je lui aurais offerts là.
Et là aussi, et encore là, surtout là…

Elle ferme les yeux et sort de la réalité.

                                                                                              capture16 (Copier)

 

Elle sent une présence, devine la chaleur d’une bouche qui dépose un tendre baiser, ressent la caresse frôler sa nuque et son corps s’abandonne.
Elle a dans son esprit un rêve, et le tourbillon de l’amour dans son coeur.

Elle jette un regard discret autour d’elle.

Elle sourit, alors qu’elle a envie de pleurer, son ami le silence est toujours là, elle s’assoit, hésite un court instant, puis se décide.

Les mains s’avancent vers le clavier qui attend, elle commence à écrire, un mot,
puis deux et les phrases s’enchaînent malgré la lenteur de ses petits doigts maladroits et timides…
Il aura suffi de quelques instant magiques,
du souvenir de nos dialogues tendres et chaleureux,
de la réminiscence de nos écrits doucement érotiques,
parfois torrides pour qu’en un éclair
son esprit ait envie d’écrire pour mieux se souvenir.

Elle ferme les yeux, des larmes coulent doucement,
elle enlève sa culotte, symbole des envies qui l’étreignent si souvent.
Elle la pose sur ses cuisses nues et glacées.

Ses doigts s’agitent à nouveau sur le clavier et l’histoire prend vie…elle pleure à chaudes larmes
car elle a sottement décidé qu’il valait mieux pour elle rester malheureuse sans cette folie qui l’avait si totalement étreinte…

Elle voudrait écrire… elle ne sait plus… elle pleure autant que son sexe est ému…

Elle, maintenant, se sent forte, elle veut le croire depuis qu’elle s’est libérée de cette incroyable et douce emprise qui lui avait enfin apporté…
tout ce à quoi elle aspirait depuis si longtemps…

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Commentaires
M
je ressens si bien ses émotions à elle
Répondre
J
j'aimerais ouvrir une parenthèse, y pénétrer et la refermer sur moi-même et un amoureux aussi libertin!
Répondre
A
Stupéfiant
Répondre
I
je m'identifie sans peine.
Répondre
A
J'ai adoré "Parenthèses", un souvenir heureux. Tellement d'émoi...
Répondre
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